ALGER – La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zahra Zerouati a annoncé, jeudi à Alger, que des études ont été lancées pour mettre en place de nouveaux mécanismes permettant de réduire les quantités de déchets destinées aux décharges publiques.
Lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, sous la présidence de M. Abdelkader Bensaleh, la ministre a fait état de la possibilité de réduire de 50% les quantités de déchets destinées aux décharges publiques en mettant en place les mécanismes adéquats pour le recyclage des déchets solides.
« Nous ne pouvons continuer à polluer davantage notre environnement au vu des engagements internationaux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a-t-elle souligné, précisant que le secteur s’attèle à l’examen des modalités de réactivation des projets de recyclage.
Recyclages des déchets: les potentialités exploitées sur le marché national ne dépassent pas 5%
Dans ce cadre, le secteur a programmé 188 projets de centres d’enfouissement technique (CET) dont 89 ont été réalisés.
Soulignant que la durée de vie d’un centre d’enfouissement est de 25 ans, elle a indiqué que plusieurs centres ont atteint un taux de saturation de 90% en seulement 3 ans de leur mise en service en raison des grandes quantités de déchets.
Elle a ajouté, dans ce sens, que le secteur à pour objectif de transformer ces décharges publiques en pôles industriels qui assurent la matière première à diverses activités en adoptant les normes internationales en matière de gestion des déchets.
Pour réduire de 50% les quantités de déchets destinés aux décharges publiques, la ministre a exhorté les citoyen à recycler les déchets ménagers, notamment le plastique et le carton et appelé les PME, notamment dans le domaine de l’artisanat, à exploiter ces matières premières.
Mme. Zerouati a évoqué, dans ce sens, une convention avec les centres d’enfouissement permettant aux PME de récupérer les déchets solides et organiques qui peuvent être exploités dans la production des engrais, importés actuellement de l’étranger.
La ministre de l’Environnement a souligné « l’urgence » d’intégrer les directeurs concernés au niveau des secteurs des Ressources en eaux, de l’Energie, de l’Industrie, du Commerce et autres dans la Commission en charge de l’examen de la situation des décharges publiques à travers le territoire national.
Alger: lancement d’une étude de faisabilité d’un centre de traitement intégré des déchets
Plus de 28 milliards DA ont été investis entre 2000 et 2015 dans la réalisation d’entreprises et d’infrastructures, a-t-elle rappelé.
Relevant une similitude dans le mode de vie des habitants des zones rurales et celui des habitants des villes, ce qui a induit une charge supplémentaire pour les décharges publiques, la ministre a indiqué, à titre d’exemple, que les décharges publiques de la wilaya de Médéa reçoivent 740 tonnes de déchets par jour provenant de 64 communes rurales, avec un taux de tri avoisinant celui d’Alger.
Les projets de création des CET et la gestion des déchets en Algérie sont confrontés à plusieurs obstacles dont le principal est le refus affiché par les citoyens quant à l’implantation de tels centres dans leurs localités.
A ce propos, la ministre a indiqué que cet objectif ne peut être concrétisé qu’en faisant impliquer le citoyen dans cette démarche, ajoutant « nous avons besoin de l’adhésion du citoyen dans le processus du développement ».
Mme Zerouati a estimé que le fait que les représentants du peuple ne jouent pas le rôle de médiateur pour l’incitation du citoyen à s’impliquer dans ces projets d’intérêt général entraine des accumulations qui impacteront et retarderont, pour plusieurs années, les projets programmés.
La ministre a déploré par ailleurs l’existence de plusieurs décharges sauvages que le secteur œuvre à éradiquer dans les zones urbaines et des belles régions montagneuses.
Interpelée sur l’existence d’une décharge sauvage dans la commune de Tablat à Médéa, la ministre a précisé que le projet de réalisation d’une décharge contrôlée à Ouled Saci dans la commune de Tablat, et dont le coût s’élève à 15 milliards de DA, a été gelé, à l’instar des plusieurs autres projets en raison de la situation financière que connait le pays.
Des orientations strictes ont été données pour encourager l’économie verte
Après plusieurs mesures juridiques et administratives entamées, de 2009 jusqu’en 2011, en vue d’affecter un terrain pour les besoins d’aménagement de la décharge et l’indemnisation, la ministre a affirmé que « le foncier est un grand problème qui se pose au niveau de la wilaya de Médéa, que la procédure requiert des années (…), déplorant qu’à défaut d’alternatives, le problème prend de plus en plus de l’ampleur.
A ce titre, les services de l’environnement suivent la situation de cette décharge sauvage, dans le cadre d’une approche globale, tout en prenant plusieurs mesures en vue de limiter le préjudice à l’environnement, notamment par l’installation de clôture tout autour de la décharge sauvage pour limiter son expansion, le nettoyage des sols, la fermeture des accès pour éviter le déversement anarchique des déchets et la soumission du déversement à une autorisation des autorités locales.
En matière de gestion des déchets, la wilaya de Médéa a bénéficié de 02 CET, dont un est entré en exploitation depuis mars 2017 alors que les travaux ont atteint 90% pour le deuxième. La wilaya a bénéficié en outre de 4 autres décharges, opérationnelles depuis 2014, outre la réalisation et l’équipement du siège de la direction de l’Environnement ainsi que l’ouverture d’une maison de l’environnement et la création de 450 clubs verts.
Publié Le : 05 Janvier 2018 14:31