PUBLIE LE : 17-02-2018

«Les collectivités locales devraient s’impliquer davantage dans le processus du recyclage et de valorisation des déchets», c’est ce qui ressort des travaux du séminaire, organisé, jeudi dernier, à Alger, par le Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement (FADHE).

«Les collectivités locales devraient s’impliquer davantage dans le processus du recyclage et de valorisation des déchets», c’est ce qui ressort des travaux du séminaire, organisé, jeudi dernier, à Alger, par le Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement (FADHE).

Pourtant sur la  «Collecte, recyclage et valorisation des déchets entre la responsabilité de la commune, le rôle de la société et le secteur privé», ce séminaire tenu en coordination avec la commune de Mohammadia, a été mis à profit pour dresser un état des lieux et faire la lumière sur la politique du recyclage des déchets en Algérie. Dans son intervention, le professeur Yacine Ould Moussa, universitaire et économiste, a souligné la nécessité pour les collectivités locales de s’impliquer de manière forte et durable dans la gestion et le recyclage des déchets, notamment les déchets ménagers.

Tout en rappelant l’intérêt accordé par les pouvoirs publics à la gestion des déchets, le Pr. Ould Moussa a indiqué que la prise de conscience a débuté correctement en 2001, avec l’adoption d’un programme national de la gestion intégrée des déchets municipaux. «La gestion des déchets municipaux en Algérie est considérée comme une action prioritaire du ministère de l’Environnement, ces dernières années», a-t-il expliqué, ajoutant qu’au regard de la transversalité de cette mission, les collectivités locales sont impliquées directement et indirectement dans ce processus. Pour le Professeur, la société civile doit, également, s’impliquer dans une démarche de responsabilité commune mais différenciée des acteurs et intervenants. Dans cette lancée, il  évoque le rôle de la commune, première cellule territoriale proche du citoyen et dont la responsabilité consiste à assurer la gestion des affaires liées à l’environnement. Pour ce faire, l’expert a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une nouvelle approche basée sur le mode de gestion durable à travers la participation effective des acteurs économiques et la société civile pour une adhésion efficace des différents programmes établi à cet égard.

Cette démarche, explique-t-il, s’inscrit dans le cadre de la politique publique de l’Etat découlant de ses engagements à atteindre les objectifs du développement durable des Nations unies à l’horizon 2030.

En effet, la problématique relative à la collecte, le recyclage et la valorisation des déchets est devenue un instrument et un outil adopté pour le développement et la promotion de l’investissement propre en raison de son impact positif sur l’environnement et sur l’économie nationale. Pour sa part, M. Abdellatif Benida, secrétaire général  du Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement (FADHE), a précisé que le programme national de gestion intégrée des déchets municipaux vise à réduire les quantités générées et accroître le taux de recyclage pour atteindre 70% en 2020, contre 5 à 6% actuellement. «Les autorités ambitionnent d’atteindre un taux de 40% cette année», a indiqué M. Benida. Il a, par ailleurs, fait savoir que les quantités des déchets pourraient dépassées les 30 millions de tonnes en 2025, si aucune politique de prévention n’est mise en œuvre. Le SG de FADHE a évoqué les différentes actions entreprises visant une meilleure gestion des déchets à travers le territoire national, ainsi que les dispositifs qui ont été mis en place, dans ce sens, citant, entre autres, le renforcement du cadre législatif, les accords de partenariat  avec les industriels et la lancement des actions de sensibilisation. M. Benida a, dans le sillage, insisté sur la qualité de service rendu par les communes qui selon ses termes, est un facteur très important pour inciter les ménages à participer financièrement pour couvrir les coûts de la collecte et de traitement de leurs déchets. De son côté, Mme Hamida Merabet, conseillère auprès du Conseil national économique et social (CNES), a rappelé, qu’il est souvent cité dans les milieux universitaires et agence spécialisées des Nations unies que les municipalités sont à l’origine des problèmes environnementaux et c’est certainement là où des solutions appropriées s’y trouvent, toute en précisant que la production de déchets ne cesse d’augmenter suivant l’évolution démographique et la croissance économique. Pour les participants, l’investissement dans la gestion des déchets en Algérie est un gisement très rentable et un domaine prometteur si les conditions nécessaires sont réunies. Selon les estimations des experts, pas moins de 7.000 postes d’emploi peuvent être créés annuellement dans le recyclage des déchets, d’où la nécessité de redoubler d’efforts afin de promouvoir cette activité qui peut rapporter jusqu’à 38 milliards de dinars chaque année.

Saisissant l’occasion, le Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement, constitué essentiellement d’enseignants universitaires et de chercheurs, a appelé les jeunes à investir dans le domaine de la collecte et le tri des déchets.